« En Bretagne, j’ai rencontré une mère qui tous les jours à 17 heures, était bouleversée. C’était l’heure où son fils unique était mort, cinq ou six ans auparavant, en rentrant de l’école. Son deuil n’a jamais cessé.
J’ai connu une autre mère qui a trouvé son fils noyé dans leur piscine. Au moment du drame, elle s’est dit « J’ai un choix dans ma vie maintenant, soit je vis avec ce désespoir jusqu’à la fin de mes jours, soit je décide que je vais vivre et rendre hommage à mon fils, différemment. »
Ce fût un moment décisif, où elle choisit de vivre pleinement sa vie et de dédier à la mémoire de son fils de nombreuses actions caritatives qu’elle a dès lors entrepris avec sa fortune. Elle a senti un point de bascule, et quoi que l’on puisse penser du libre arbitre, à ce moment-là, dans ces conditions extrêmes, elle a vu la possibilité de partir d’un côté ou de l’autre, et elle a dit « j’ai choisi la vie », plutôt que le désespoir. »
Mathieu Ricard, "A nous la liberté".
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