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Photo du rédacteurDiane de Basly

CROIRE AUX FORCES DE L'ESPRIT - MARIE DE HENNEZEL

Une merveille, pour cheminer sur des questions, de vie et de mort, du sens de la vie, de la religion ou spiritualité... Une écriture agréable.. Un ouvrage qui rassemble.


Quelques extraits...



C'est à la mort que la mort met fin, pas à la vie. Notre tâche, à nous mortels, est de vivre intensément, pleinement jusqu'au bout. "Pour que l'au-delà ait un sens, il faut faire honneur à la plénitude, à l'intensité, à la saveur incomparable de l'en deçà". Vladimir Jankélévitch, La mort

Le temps qui nous reste à vivre nous appartient.

"Je suis fondamentalement un homme de la terre, et je sens et je sais au fnd de moi que bien des choses qui ne s'expliquent pas viennent de ce pont que certains savent faire entre leur corps et leur esprit" F. Mitterrand

Jung : Si l'on veut aider psychologiquement quelqu'un, il faut abandonner, pour le meilleur et pour le pire, toute prétention à un savoir supérieur, toute autorité, tout désir d'exercer une influence. On doit entrer dans une dialectique, un dialogue avec l'autre sur ce que l'on a compris de l'autre. C'est ainsi que l'on rend l'autre à sa liberté d'être lui-même.

De quelle âme parlons-nous ?

De l'âme religieuse, celle que les croyants pensent éternelle et qui survit au corps après la mort ?

Ou bien l'âme des poètes , l'intériorité sensible, siège de nos émotions ?

"Il s'agit de vaincre la mort ici-bas".

Zundel veut dire que le vrai problème n'est pas de savoir où nous irons après la mort, ni si nous vivrons après, mais si nous "serons vivants avant la mort...

La relation au divin ne peut être qu'intime. Dieu n'a rien à voir avec ce Dieu extérieur perché sur un nuage.... Dieu est une présence intérieure. Une force de vie nichée au plus profond de nous-mêmes, et la prière permet le contact intime avec cette présence.

Chacun peut chercher au fond de lui la relation qui lui convient.

"Dieu se respire..." Maurice Zundel

"Respirer Dieu", c'est être attentif, présent au souffle de vie qui nous anime.

La prière de F. Mitterrand : elle est plus silencieuse. C'est un recueillement au creux duquel il fait l'expérience de la Prière. J'écris volontairement avec un P majuscule, parce qu’il s'agit de la perception de quelque chose d'indicible, d'innommable.

Qu'est-ce qui différencie le religieux et le spirituel du mystique ?

F.M. : chez les religieux, le dogme et la pratique semblent structurer la foi, alors que rien de tel chez le mystique.

On pourrait dire que l'on connaît Dieu par les sens...

Les mystiques sont les explorateurs d'un monde inconnu. Ils trouvent au fond d'eux-mêmes, dans le silence, ou dans la nature, cette certitude douce qu'il y a de l'infini dans l'homme.

La religion divise, la spiritualité rassemble, parce que les spirituels ont une "communauté d'intériorité".

La France n'est pas prête pour la laïcité parce qu'elle n'a pas encore fait le chemin de l'intériorité. La vraie laïcité, c'est l'intériorité. (F.M.)

Le bouddhisme zen, hygiène de la pensée et de l'esprit.

Le livre de l'épreuve de Farïdoddïn Attar (poète Soufi du XIII ème siècle) : l'épreuve n'est pas une catastrophe qui vous tombe dessus, mais qu'elle porte en elle un secret.

"Ne croyez vous pas qu'il serait plus intéressant, quand on est malade, de se demander vers quoi cette maladie nous conduit, ce qu'elle veut nous faire découvrir de nous mêmes, plutôt que de s'interroger sur le pourquoi, sur l'origine psychologique ou même génétique" ?

Le Pourquoi est stérile.

Pour Conrad Detrez (Le dragueur de Dieu", l'extase mystique est d'abord une extase des sens'.

Monsieur Guitton, philosophe, son avis sur le coït : une expérience anticipée de la résurrection. Les émotions sexuelles préfigurent l'état de l'âme ressuscitée.

Quel est l’origine de ce lien charnel, presque sensuel, qui relie l’homme aux livres ?... Les livres nous emportent dans les recoins secrets du monde et de la vie. Surtout quand ils sont écrits avec l’âme ! On voyage avec son âme quand on lit, non ? F.M.

 

Faire voyager une lumière dans le corps, c’est aider les cellules de son corps à faire leur travail.

Visualiser une lumière et l’imaginer pénétrer le corps par la fontanelle, puis se répandre doucement autour et à l’intérieur des organes, le long de la colonne vertébrale jusqu’aux pieds. Selon l’endroit où le corps est en souffrance, laisser longtemps la lumière baigner l’organe malade.

Une médecine tibétaine fondée sur le rapport entre la pensée et le corps.

 

Distinction des corps.

La médecine se concentre sur le corps que l’on a.  Dürckheim a cherché à comprendre le corps que l’on est, la corporalité animée. Corps énergétique, corps sensible, corps de présence.

Nous sommes les uns pour es autres des récepteurs et transmetteurs d’énergie.

 

Energie. Inde Prana, Chine, Chi.

         Etre présent dans le contact et laisser rayonner les mains, et laisser agir les forces.

Les anciens percevaient l’invisible, un sens que nous aurions perdu ?

 

« Enfant, j’avais un sixième sens très développé. Il me semble qu’on le perd en grandissant. Le monde naturel est habité d’une présence, l’esprit de la terre, l’esprit des arbres. J’éprouvais une force invisible. Ne croyez-vous pas qu’enfants nous avons un sens du sacré, nous éprouvons cette force sans la nommer ? Nous sommes comme les hommes du paléolithique, nous avons une relation horizontale avec la nature. Ensuite on se verticalise, n’est-ce pas ? Et on se méfie des forces naturelles ». F.M.

Selon F.M., c’est au néolithique, au XIIème siècle avant notre ère que l’homme a changé sa relation au sacré. Il a cessé d’invoquer les esprits de la nature et s’est inventé des Dieux protecteurs, qu’il fallait amadouer par des sacrifices, lesquels nécessitaient des intermédiaires, les prêtres. Ainsi ce sont constituées les religions et les clergés.

Dans les religions monothéistes, il n’y a pas de relation directe avec le divin (hormis le protestantisme). La présence d’un Dieu se manifeste via des prophètes.

 

La mélancolie, une pesanteur de l’âme. Romano Guardini « les véritables racines de la mélancolie se situent dans l’inquiétude que provoque chez l’homme la proximité de l’éternel ».

La difficulté d’accepter les limites de notre condition d’humain, une souffrance qui viendrait d’une soif d’absolu qu’on ne peut satisfaire.

Le fruit de la mélancolie est l’approfondissement de la vie spirituelle.

Nos cadres ne permettent-ils pas alors de nous protéger de cette quête d’absolu ?

 

Je parle avec tout mon corps, en conscience de ce qui se passe.

 

T.S. Eliot : celui qui cherche à être saint ne peut l’être, puisqu’il est mû par une ambition personnelle, égotique. « La pire tentation, c’est faire ce qu’il convient pour la mauvaise raison ».

L’ambition est incompatible avec la sainteté.

 

« Dans les activités les plus anodines, on laisse travailler en soi les décisions.

 

L’avenir n’est-elle pas dans l’union et le dépassement des susceptibilités personnelles ?

Rassembleur d’énergies.

 

Les archétypes sont les symboles universels qui nous structurent.

 

Religieux, sens étymologique : Instinct de ce qui relie. L’être humain a un sens inné du lien, et au-delà de lui-même.

 

On peut voir la vie humaine comme un pèlerinage intérieur. D’épreuve en épreuve, de joie en peine, de succès en échec, l’être humain devient de plus en plus humain. Il descend de plus en plus profond e, lui et se rapproche de son Soi, c’est-à-dire de son être.

 

Comment aurions-nous la prétention d’accompagner des personnes en fin de vie, si nous ne sommes pas au clair, nous-mêmes, avec cette question ?

Proposer au médecin chef une journée où chacun des membres de l’équipe pourrait parler de lui, de ses deuils, de sa vision de la mort.

 

Unité de soins palliatifs : tout sera fait pour conserver la lucidité et pour soulager la douleur.

 

J’ai des tiroirs secrets qui ne communiquent pas entre eux.

 

Nous ne balançons jamais une vérité impossible à entendre. Nous attendons que les gens nous posent des questions, et cela vient assez vite, car les malades ne sont pas idiots.

Reprise de l’histoire de la maladie, il n’y a plus moyens de guérir, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne reste pas du temps à vivre.

Le médecin restitue au malade ce qui lui appartient : son temps de vie.

« Votre temps de vie vous appartient ».

Rien de pire que la comédie du mensonge. Elle génère une angoisse terrible et les gens ne peuvent plus communiquer entre eux.

 

La parole délivre.

 

Différenciation entre éthique et morale.

« La morale, c’est ce qu’on a, par défaut d’éthique. La morale dicte des normes, tandis que l’éthique est une réflexion ». F. Mitterrand.

 

Avec la tête, j’ai beaucoup de mal à croire, avec le cœur ce n’est pas pareil. Les mots, les concepts ne rendent pas compte de ce que j’éprouve avec le cœur.

 

Un jour, j’ai fait le pari de l’existence d’un monde de l’Esprit. Depuis ce jour, il s’est instauré, timidement d’abord, et puis de plus en plus, une sorte de dialogue secret entre cet invisible et moi. Je suis persuadée que l’esprit désire la matière et n’a de cesse d’éveiller en elle une réciprocité amoureuse.

 

Dans l’immensité, le silence, chacun reçoit la réponse que son cœur attend.

 

Vous n’allez tout de même pas mourir avant de mourir ?

 

La tâche de l’être humain est de polir son cœur pour qu’il devienne un miroir dans lequel le divin peut se refléter.

 

Ce n’est pas la foi, mais l’épaisseur de la vie que l’on a derrière soi qui permet de s’abandonner sereinement à la mort.

 

La musique ouvre les porte de l’âme dans le corps.

 

Rûmi «  La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s’est brisé. Chacun en ramasse un fragment et pense que toute la vérité s’y trouve ».

 

Zundel postule que nous recevons à notre naissance un « quantum d’énergie » qu’il nous appartient de faire fructifier. Si nous faisons fructifier nos dons, si nous élevons nos énergies à un autre niveau de conscience, nous créons notre corps d’éternité.

 

R. Maharshi « Le but de la vie humaine est l’anastasis : le passage à un autre niveau de conscience ».

 

« Comme la mort est un mystère total, je me dis que la meilleure façon de s’y préparer est de vivre le plus consciemment possible.

 

Les heures étoilées de Stephan Zweig.

 

J’ai quantité de sensations qui reviennent que j’avais totalement oubliées. Cela me procure une joie particulière. J’ai l’impression que ces souvenirs me rendent mon entièreté : il y a une coïncidence entre celui que j’ai été et celui que je suis aujourd’hui. .. Proust parle de MOI extratemporel.. Serais-je entrain de faire l’expérience de mon être éternel ?

 

Assumer ses contradictions.

Oser vivre ses contraires sans chercher à les résoudre. « tenir ensemble les choses contradictoires », Jung.

La solution vient alors du troisième terme.

 

Trouver la paix : accepter que l’âme ait été tiraillée toute la vie. L’acceptation permet de se sentir unifiée.

 

Maurice Zundel ! Nous passons notre vie à nous poser des questions, et ce faisant nous approfondissons notre vie spirituelle. Rien ne nous interdit de penser que tout cet acquis spirituel ne subsiste pas sous une forme impossible à imaginer. Rien ne nous interdit de penser que notre longueur d’onde caractéristique n’ira pas informer d’autres corps, après notre mort.

 

Restons ouverts à la surprise et gardons les forces de l’esprit vivantes en nous.

 

Maïtre Eckhart «  Quiconque croit que l’esprit est présent en lui-même ne périra pas mais jouira de la vie éternelle ».

 

« On ne peut pas nier que le secret et le silence ne confèrent à l’homme une réelle grandeur, et précisément parce qu’ils sont des déterminations de la vie intérieure » Kierkegaard

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