Les définitions et distinctions entre le cors-âme et esprit, voire surtout entre les 2 derniers, sont souvent difficilement appréhendables. Je vous partage un extrait du recueil de François Cheng "Cinq méditations sur la mort" qui apporte un regard subtil et éclairant sur le sujet
En dépit de la présence encore vivace du vocable dans la langue « En mon âme et conscience », « L’âme sœur », « Supplément d’âme », beaucoup se contentent de la paire « corps-esprit » pour désigner les composantes de la base de l’être humain.
Pourtant, dans nombreuses cultures, nous avons décelé dans chaque être humain quelque chose que l’esprit seul ne recouvre pas, quelque chose d’intime, de secret, qui lui est propre ; qui comporte son étonnante capacité à ressentir, à s’émouvoir, mais également sa part inconsciente, jamais tout à fait élucidée, qui enfoui au plus profond de son être, indivisible, constitue la marque même de son unicité.
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Si l’âme est intimement personnelle, l’esprit, lui, a un aspect plus collectif, plus général, il permet le langage et le raisonnement.
Le rôle de l’esprit est central, il contribue à former l’individu et à le situer au cœur du réseau social.
L’âme participe de l’essence de chaque être, elle est là, entière dès avant sa naissance, et elle l’accompagne toujours entière, jusqu’à son état ultime, même si l’esprit s’altère ou défaille.
C’est elle qui absorbant patiemment tous les dons et les épreuves du corps et de l’esprit, est l’authentique fruit conservant intacte l’unicité de chacun.
Sur un plan concret, l’esprit fait appel au cerveau, l’âme opère à partir du cœur.
L’esprit s’appréhende par l’intellect, l’âme se saisit par l’intuition.
… L’esprit se meut, l’âme s’émeut. L’esprit raisonne, l’âme résonne…
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